La précarité menstruelle : Un début de prise de conscience

On parle de précarité menstruelle lorsqu’une femme se retrouve quasiment dans l’incapacité de se procurer des protections hygiéniques ( par manque d’accès ou par manque de moyens).

Et pour cause, nombreuses sont les femmes qui se mettent en danger avec une utilisation prolongée (par ex: une serviette hygiénique) ou une protection non-adaptée qui engendrent souvent douleurs fâcheuses et infections. Si les règles, restent encore un fléau pour certaines de ces cinq cent millions de femmes dans le monde entier, qui souffrent de précarité menstruelle qui ont pu perdre confiance en elles. Heureusement le tabou inexpliqué des règles commence à être levé.

En effet, des mesures commencent à être prises pour éviter aux personnes réglées d’avoir la peur d’attraper une infection, d’avoir honte de demander une serviette ou un tampon, ou encore de subir l’humiliation de la tâche rouge sur le pantalon blanc, qui peut être sujette à des moqueries surtout en milieu scolaire.

Des pays précurseurs comme l’Ecosse, qui a été le premier pays à rendre les protections périodiques gratuites et universelles en novembre 2020, donne la cadence à la Californie et à la Nouvelle Zélande qui imposent la gratuité, de ces produits tant utiles pour les femmes, dans leurs établissements scolaires. Même l’armée suédoise, a repensé son équipement, dans l’idée d’attirer plus de femmes. En effet, celles-ci bénéficient à présent d’un équipement spécial grossesse et profitent de la facilité d’accès et de la gratuité des protections menstruelles.

En France, les associations ont joué un rôle important dans la distribution des protections périodiques. Si dans un premier temps, l’évolution s’est faite à échelle locale avec Sandrine Rousseau qui était l’une des premières à vouloir valoriser la concentration et la confiance en elles, des étudiantes de l’Université de Lille, a décidé de donner des kits de protections aux étudiantes les plus dans le besoin. En Ile de France, Valérie Pécresse a fait de même pour tous les lycées de sa région.

 
 

À échelle nationale, le 1er janvier 2016 le Parlement avait adopté la loi qui réduit de façon considérable la TVA imposée sur les protections hygiéniques. Si celle-ci est passée de 20 à 5,5%, on est forcé de remarquer que ces produits sont encore excessivement chers, au détriment de nos jeunes femmes. De plus, les produits à usage unique (comme les serviettes hygiéniques) et d’autres plus écologiques sont encore soumis à une TVA de 20%, alors on pourrait se poser la question : dans un monde, détruit par l’Homme, dans lequel on nous rabâche sans cesse les risques du réchauffement climatique, pourquoi taxe-t-on des produits dits « écologiques » aussi fortement ?

La Ministre Elisabeth Moreno n’est pas contre la baisse de ces produits à haute nécessité, comme elle le dit dans son interview avec Louise de la Chaine MyBetterSelf , une prise de conscience que les fabricants doivent aussi avoir, (qu’elle soit tarifaire, écologique, pratique et éthique.)

Frédérique Vidal a déjà annoncé la gratuité des protections pour les étudiantes (dont 7% souffrent de cette précarité) à compter de la rentrée de septembre 2021, l’objectif étant d’installer 1500 distributeurs gratuits.

Pour conclure, on peut saluer cette avancée qui est quand même remarquable, cependant je pense qu’il ne faut pas oublier les femmes à la rue, qui sont le plus souvent dans l’obligation d’utiliser du papier journal ou des vêtements usés, et les autres femmes qui ne gagnent pas forcément bien leur vie.