Août 2020, je partais en vacances avec ma bande de potes pour décompresser de cette année terrible que nous venions de passer. Notre amie, Vanessa, souhaitait nous faire découvrir les lieux de son enfance et partager au sein de notre groupe, de vrais moments de bonheur. Un soir, je décidais de téléphoner à ma mère pour prendre de ses nouvelles, mais j’entendis à sa voix que quelque chose n’allait pas. Mémé était hospitalisée, ma mère me dit que ce n’est pas grave, qu’il ne faut pas que je m’inquiète, ma grand-mère refuserait de s’alimenter. Mais mon intuition me poussait à croire qu’il y avait quelque chose de plus grave, de plus urgent. Je n’étais pas sereine. Je pris la décision de rentrer plus tôt de mes vacances. À mon retour, je passais le restant de ma soirée avec ma mère, qui essayait d’extérioriser à sa manière. Le lendemain, lors d’un repas avec mes amis et mon copain, elle balançait soudainement : « Mais tu as compris, que Mémé avait un cancer ? »
Eh bien, non, je n’avais pas compris que ma grand-mère avait un cancer, puisque personne ne me l’avait dit. Mémé ne voulait pas que l’on soit au courant, mon frère et moi, c’était sa volonté, mais malgré cela, on a pu lui en vouloir. Elle a agi comme elle l’a toujours fait, comme une grand-mère qui souhaitait protéger ses petits. Sa volonté était légitime. Ma mère et ma grand-mère nous pensaient crédules. Nous avions compris le jour où nous nous sommes rendus là où Mémé était hospitalisée, à l’Institut Curie de Saint-Cloud. Hôpital en recherche perpétuelle pour la lutte contre le cancer.
En effet, on ne pouvait pas nous la faire à l’envers… Dès que nous avons appris la nouvelle, nous avons inciter Mémé à reprendre des forces et à se remotiver. En effet, nous lui avions fait des promesses que nous avions à coeur de tenir.
L’atmosphère de l’hôpital la rendait parfois exécrable, mais suite à ça, un séjour en maison de repos était presque obligatoire. Chose dont elle n’avait strictement pas envie. Mémé allait un peu mieux, elle avait très mal vécu son séjour en maison de repos. Sa chambre était grande et vide, une ambiance scabreuse y régnait. Les couleurs de la tapisserie rappelaient le manque de vie de cet établissement. C’était impressionnant, à quel point on pouvait se sentir mal dans un lieu où l’on est censé se refaire une santé. Mémé avait hâte de rentrer chez elle, là où elle pouvait y trouver tout son confort. Il est vrai que dans cette maison de repos, le personnel soignant n’était pas très à l’écoute de ses patients. Le médecin qui s’occupait de ma grand-mère était particulièrement arrogant. La sonde pour alimenter ma Mémé, gênait le nez de cette dame âgée. Nous ne supportions pas, qu’une tierce personne puisse remettre en question la souffrance de cette individue fragile.
Ce médecin était d’une mauvaise foi sans nom, et affabulait sur les soins et privilèges apportés à ma grand-maman. Mémé, ne voulait pas rester dans cette enseigne, ce qui était tout à fait entendable. Nous décidions de l’écouter et de la faire sortir contre avis médical. Et une fois sortie, elle mangeait et rayonnait mais nous n’étions pas prêts à ce qu’il allait se passer par la suite…